Les différents types de révision

Ici, nous allons énumérer de manière non exhaustive les différents types de révision que j’ai pu côtoyer de près ou de loin durant mon cursus. Ces différentes méthodes apportent, j’en suis convaincu, le même taux de réussite (sauf peut être l’exception qui confirme la règle que je mentionne plus loin)..

8/4/202312 min read

Papiers de révisions éparpillés sur un bureau, livres de médecine ou d’anatomie ouverts, vu du dessus, éclairé d’une lumière
Papiers de révisions éparpillés sur un bureau, livres de médecine ou d’anatomie ouverts, vu du dessus, éclairé d’une lumière

I. Lecture, lecture, et encore lecture…

Alors oui, je n’vais apprendre qu’à peu de monde que la lecture est une méthode simple d’apprentissage en terme d’application. C’est celle que l’on nous enseigne depuis notre plus tendre enfance. Mais mettons tout de même au clair différentes bases, toujours intéressantes à revoir, associées à une méthode peu commune que j’ai eu l’occasion d’apprendre dans le livre Savoir par coeur sans apprendre par coeur du Docteur Michele TEMAM, appliquée aux études de médecine.

Tout d’abord il y a lire, et lire.

Les différentes étapes seraient :

1. Se décider sur un support unique (référentiel, fiches personnelles, fiches pré-faites, etc…). Pour certains, il s’agit d’une tâche simple, pour d’autres étonnamment complexe. L’idée n’est pas de forcément de faire l’ensemble du programme d’une matière sur le même référentiel ou d’utiliser exclusivement les mêmes fiches pour l’ensemble du programme, mais au moins choisir un support spécifique à chaque cours.

Je vous ai fait un récapitulatif non exhaustif des différents supports possibles et ai tenté de les trier tant bien que mal selon leur qualité et par chapitre, juste ici (en cours de réalisation).

2. S’approprier le cours via une lecture complète de celui-ci ou de la partie à mémoriser en lecture rapide. L’idée maîtresse de cette lecture est de lutter contre la « peur de l’inconnu », de la difficulté du sujet. Il faut vraiment être le plus rapide possible. Pas mot à mot. Cette étape peut être réitérée une seconde fois si le sujet est complexe ou particulièrement long. (Temps approximatif : 30 secondes par page)

Il est très fréquent de « procrastiner » spécifiquement sur un cours. Car on ne l’aime pas, on l’a toujours mis de côté, ou un tas d’autres raisons. Essayez ne serait-ce que de vous forcer en 10-15 minutes maximum à le survoler en lecture rapide. Vous verrez sûrement assez vite la différence en ce qui concerne votre appréhension pré et post-lecture rapide.

3. Ensuite, selon la difficulté du cours, vous pouvez relire, toujours rapidement (peut être un peu moins rapidement tout de même qu’en lecture rapide), l’entièreté du cours en le scindant en différentes couches, du plus superficiel au plus complexe. Passer 2-3 minutes sur le titre et les différentes parties, sous-parties du cours. Puis les rangs A par exemple (pour les cours spécifiques à l’EDN), puis les annotations type « pour comprendre » ou le fameux encadré « conclusion » que beaucoup n’ont pas le courage de lire une fois arrivés au bout du chapitre.

À noter que lire cet encadré, tout comme l’introduction, selon le cours, peut permettre de comprendre approximativement ce qui semble important à retenir pour les auteurs, ce qui vous amènera lors de l’apprentissage approfondi du document, à vous focaliser sur des choses que des médecins considèrent comme importantes et non sur ce que vous supposez être important 😉.

Puis enfin si ça vous concerne, lire rapidement encore une fois les rangs B. (Temps approximatif : 15-20 minutes par tranche de 15-20 pages pour l’ensemble des étapes)

4. Faire des liens. L’idée ici est de regrouper les informations le plus clairement possible dans notre tête. Dans la plupart des cours sont dispatchées les informations d’un même thème un peu partout dans les pages.

L’idée est donc simplement de créer et mettre en évidence des liens entre les différentes parties du cours. Je vous propose deux façons différentes : soit noter sur un post-it ou une feuille séparée, à intercaler ensuite entre les pages du livre, l’ensemble des informations concernant le même thème. Soit de mettre un symbole commun dans le secteur où se trouve l’information et de faire un sommaire des symboles à la première page du cours.

Bien que la première proposition puisse séduire beaucoup de personnes, surtout les plus puristes d’entre nous qui aiment avoir un cours propre et comme neuf entre chaque lecture, l’idée est vraiment de vous approprier le cours. Non pas pour vous personnellement, mais pour votre cerveau. Et annoter le cours, faire des dessins, des flèches, des croix, des petits coeurs et tout ce que vous voulez aidera ce dernier à se sentir comme chez lui lors de votre prochaine lecture. A bon entendeur !

Bien que la première proposition puisse séduire beaucoup de personnes, surtout les plus puristes d’entre nous qui aiment avoir un cours propre et comme neuf entre chaque lecture, l’idée est vraiment de vous approprier le cours. Non pas pour vous personnellement, mais pour votre cerveau. Et annoter le cours, faire des dessins, des flèches, des croix, des petits coeurs et tout ce que vous voulez aidera ce dernier à se sentir comme chez lui lors de votre prochaine lecture. A bon entendeur !

5. Maintenant que vous avez déjà bien taffé sur le cours, l’idée est de vous poser des questions. Prenons l’exemple de n’importe lequel des cours de « pathologie ». La FA. Posez-vous la question de ce que vous attendez de ce cours et essayez de répondre à vos propres questions.

Typiquement :

– A la fin de ce cours j’espère savoir ce qu’est une FA ? (Physiopathologie)

– Quand est ce que je dois y penser ? Devant un enfant de 10 jours de vie ou plutot un papy de 70 ans ? Devant un sujet fumeur à 50 PA ou plutôt un sujet atteint d’obésité morbide ? (Epidémiologie et Facteurs de risques)

– Face à une suspicion de FA, lors d’un examen clinique dirigé, que dois-je rechercher ? Y a t il des signes de complications primordiaux à rechercher ?

– Une fois que ma clinique est typique, quels sont les examens complémentaires ou non que je dois programmer ? Est ce qu’un iono pourrait m’être utile ? Si oui pour quelle raison ? Un ECG ? Etc…

En gros, posez-vous des questions. Le plus possible.

Et le but à la fin, c’est d’avoir tellement compris et assimilé le cours, qu’en appelant votre petite soeur de 12 ans, vous puissiez lui expliquer son ensemble. Et qu’elle comprenne bien sûr… (voir l’article La technique de Feynman)

6. Félicitations ! Vous avez maintenant le cours bien dans votre tête pour votre pratique. Il est temps maintenant de l’avoir pour votre examen. Cette étape est, selon moi, la plus agréable. Elle consiste tout simplement à faire des QCMs mais livre ouvert !

N’hésitez pas d’ailleurs à continuer à vous approprier le cours en annotant tout ce que les QCMs peuvent vous apprendre de plus et qui ne figurent pas forcément sur votre support.

7. Enfin, l’épreuve du feu. Lancez-vous dans les QCMs, mais cette fois-ci, livre fermé… Bon courage !

Et don’t panic. Vous ne saurez jamais tout du premier coup (même au 18ème d’ailleurs). Et votre support, quelqu’il soit n’aura jamais 100% des informations d’un sujet. Essayez, je sais que ce n’est pas le plus simple, de vous réjouir quand vous tombez sur un QCM pour lequel vous ne détenez pas la réponse. C’est une information que vous aurez de plus pour le fameux grand jour ! C’est la seule chose qui compte vraiment !

Si cette méthode vous intéresse et que vous souhaitez en apprendre plus à son sujet, je vous conseille ce petit livre écrit par la Docteur Neuro-Radiologue Michele TEMAM : Savoir par coeur sans apprendre par coeur

II. ANKI (l’exception qui confirme la règle..?)

ANKI… Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’un très simple logiciel gratuit qui te permet de créer des « Flash Card » personnalisées en version Windows 7.

L’idée ici est de te créer une banque de donnée à base de questions et de réponses et de les répéter jusqu’à ce que ça rentre. C’est LA définition de l’apprentissage par coeur bête et méchant. Bête et méchant mais qui marche très bien cependant.

Je laisse supposer que ce soit la technique « ultime » des ECN/EDN car au cours de mes différentes années, il s’agit de la technique que je n’entendais sortir de la bouche que de personnes brillantes et/ou particulièrement efficaces en termes d’examens blanc, d’examens de la faculté ou plus simplement de classements ECN.

Et je pense que ce n’est pas un hasard. Il s’agit d’une technique nécessitant une assiduité folle, et que donc tout le monde ne peut pas forcément se prétendre avoir. Que vous créiez vos propre flash cards ou que vous les achetiez à un autre, dans les deux cas ce ne sera pas tâche facile , surtout au début.

En effet, dans le premier cas, créer les cartes vous prendra un temps considérable, vous vous en doutez.

Dans le deuxième cas, il va falloir d’abord s’adapter aux cartes de la personne à qui vous les avez achetées, puis les modifier à votre sauce. (Surtout si les rangs C sont intégrés au Deck, bon courage pour le décorticage des informations à apprendre ou non !)

Le gros point noir de cette technique est tout simplement le temps, et c’est personnellement ce qui m’a manqué.
Je n’pense pas avoir tort en disant que commencer après la rentrée de Med-5 pour un passage de l’EDN en début de Med-6 est quasiment impossible. Mais si vous n’y êtes pas encore…

Foncez !

Si cela vous intéresse, je vous laisse ici le contact d’un ami arrivé 100ème aux ECN 2023 qui propose ses fiches Rangs A et B mises à jour :

III. QCMs, QCMs et QCMs

La technique par QCMs est la plus « simple » qu’il soit à appliquer, mais sûrement la plus complexe à tenir sur le long terme si votre but est de l’employer pour 100% de vos révisions.

Elle consiste tout simplement à apprendre par l’erreur et la répétition.

Il vous suffit de trouver un site sur lequel trouver des QCMs qui vous satisfassent en terme de qualité de correction et en terme d’EDN-like, ou plus largement, adaptés aux QCMs que vous aurez le jour du concours que vous souhaitez passer. Et d’en faire du matin au soir… Hard, mais particulièrement efficace selon votre cas mais surtout votre persévérance, votre détermination et tout le tralala.

En effet, il est très simple de faire une 50aine de QCMs par jour. Mais si vous comptez appliquer uniquement cette méthode, on parlera assez facilement (je parle bien des QCMs de médecine) de nombres allant de 300 à 600 QCMs par jour. Autant dire qu’il faut avoir les reins solides pour tenir sur un voir trois ans 4200 QCMs par semaine !

Pour rentrer plus en détail, si vous n’êtes qu’au début de votre externat par exemple, il ne me semble pas absurde que de vous conseiller d’avoir une feuille, un cahier ou une page Word ouverte à côté, et d’annoter/copier-coller/développer différents points nouveaux/associer des recherches annexes etc… en parallèle des QCMs effectués.

Enfin, le point pouvant être particulièrement complexe pour certains mais pourtant primordial, est de TOUJOURS relire la correction, que vous ayez bon ou tort au QCM. En effet, comme dit ci-dessus, l’une des bases de cette « méthode » est tout simplement la répétition. Si vous avez machinalement et inconsciemment mémorisé l’ordre des réponses lors de vos passages précédents, vous pouvez assez rapidement répondre aux QCMs sans même lire les items que vous cochez. Et ça, autant vous dire que ce n’est pas bon. Vous êtes content sur le coup, vous avez 80% de réussite sur un item, mais dans le fond, vous ne valez que 60 malheureux pour cent à tout casser. Relire et relire et relire les corrections est PRIMORDIAL. A bon entendeur 😉

Aussi, si vous n’avez pas l’habitude du tout de vous entrainer par QCMs : Refaire et refaire les mêmes QCMs n’a rien de contre-productif. On n’apprend pas un cours en une lecture. Les QCMs, c’est pareil. Surtout si vous basez l’ensemble de votre apprentissage sur l’unique support que peuvent être les QCMs.

En terme de sites de QCMs, je n’ai pu en essayer que 2 principaux au cours de mon externat.

ECNi.fr :

Points + :
> Une base de données colossale
> Des corrections pour la plupart précises
> Des fiches de cours associées pour 98% des items de qualité variable (si vous les utilisez comme support, je conseille de vous référer aux petites « étoiles » d’évaluation au début de chacune d’entre elles, les 4-5 étoiles sur 5 sont souvent de bonne qualité contrairement aux 1-3 étoiles souvent bâclées ou obsolètes), des vidéos explicatives (un peu trop professorales à mon goût)
> Des concours blancs, des EDNQuizz, etc…

En gros, vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer.

Points – :
> Un petit investissement s’impose (compter 40-50€ par mois)
> Une grosse base de données devenue aujourd’hui, pour partie non négligeable, obsolète (les rangs C étant le fétiche des Professeurs écrivant les ECN d’il y a encore peu, les entrainements des sites tels que ECNi.fr, en proposaient beaucoup). Je précise tout de même qu’ils ont fait un travail monstre lors de l’année 2022-2023 pour s’adapter à la réforme, et qu’ils devraient continuer en ce sens.
> Des QCMs dits rang A/B proposés à ce jour pouvant paraitre d’une difficulté bien supérieure aux réels questions de l’EDN.

Hypocampus.fr :

Points + :
> Un investissement cette fois-ci plus modeste (15€ par mois)
> Etant donné qu’il s’agit d’un site plus récent, une banque de données particulièrement adaptée aux réelles attentes de la nouvelle réforme.
> Correction des QCMs très bien faite et développée
> Des « Fiches » de cours bien plus proches de réels cours que de simples fiches de cours. Particulièrement complètes, avec de nombreux liens vers des sous parties. (Ex : Cours BPCO, avec un lien sur le mot « EFR » développant la méthode de lecture de l’examen)

Points – :
> Site encore un peu récent avec une banque de données un peu légère pour appliquer le « 100% QCMs » (A voir avec les années à venir la croissance de cette banque)

IV. Le fameux Palais Mental… Mais adapté aux cours de médecine !?

Pour ce sujet, bien trop dense, je vous laisse aller sur cette page : Les méthodes de mémorisation

V. Audio

Je n’saurai pas dire si il s’agit d’une méthode applicable à l’ensemble de ces révisions (n’hésitez pas à me contacter si tel est votre cas : ).

Cependant tout à fait applicable en complément. Nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui prennent du temps dans des lieux où sortir un collège n’est pas le plus adapté (les transports particulièrement) ou celles et ceux qui préfèrent verbaliser plutôt que d’écrire des points considérés importants.

Personnellement, j’écoutais mes audios en conduisant pour garder un semblant de productivité durant certains trajets. Je me suis servi du dictaphone intégré de mon téléphone pour m’expliquer pas mal de choses complexes à comprendre pour moi (et non à apprendre, car en voiture, compliqué voir dangereux de se concentrer à ce point).

Typiquement les différentes glomérulopathies, les différents rôles du cortisol dans notre corps et le pourquoi des différents symptômes de cushing, la logique des différentes manifestations des dyskaliémies sur le tracé ECG, etc…

Sincèrement, je ne pourrai pas vous affirmer l’efficacité de cette méthode et donc par exemple vous conseiller d’écouter des audios plutôt que de lire votre cours par exemple. Mais ce que je peux vous dire, c’est que j’ai apprécié l’appliquer et l’écouter, et que dans des situations où soit j’écoute ça, soit je ne fais rien, je ne vois pas très bien comment cela pourrait être une perte de temps.

VI. MindMaps

Pour celles et ceux qui aiment dessiner, qui sont très visuels et qui aiment les couleurs, il se pourrait que ce soit la méthode idéale !

Si vous n’avez aucune idée de ce qu’est une MindMap :
Il s’agit d’une façon ludique et très visuelle de faire des fiches. On part d’une feuille blanche, on y met un rond central, qui représente le thème principal de la dite MindMap (par exemple « Céphalée ») et on développe, sous la forme d’un arbre vu du dessus, les différentes étapes de notre réflexion en ajoutant des bulles, des dessins, des couleurs, reliés par de simples traits. Et voilà ! Vous savez ce qu’est une MindMap !

Des sites comme ECNi.fr en sont remplis, bien que pour le coup, les faire soit même est à mon sens plus adapté.

VII. Conclusion

Il est important de ne pas chercher 1000 ans LA technique extraordinaire mais plutôt de chercher LA technique qui vous convient le mieux. Ne vous empêchez pas de les mélanger, les modifier ou les adapter à votre façon de réfléchir. Par exemple, « les choses à comprendre je les fais avec la lecture en première intention, celles à apprendre par coeur et que je risque d’oublier, j’utilise ANKI, si un chapitre ou sous-chapitre m’est imbuvable, je me donne un après-midi pour en devenir un pro et le retranscrir en MindMap etc…».

Pour conclure cet article, il existe de très nombreux types de révision. Je n’ai mentionné ici que ceux que j’ai pu croiser, soit personnellement soit au travers d’amis au cours de mon externat. Il en existe de nombreux autres, dans un premier temps, je vous invite sans hésiter à les essayer, les appliquer, voir si ils vous conviennent. Et si ce n’est pas le cas, de poursuivre vos recherches jusqu’à trouver le type de révision fait pour vous et surtout, dans le second temps, de vous y accrocher.

Bonne quête !